TEMOIGNAGES ....

Nadia Ouriachi offre à nos yeux un univers personnel, délicat et plein de cette finesse qui lui est si particulière. Dans un monde d'une féminité inouïe, elle nous fait découvrir les chemins devant lesquels nous sommes mille fois passé sans jamais les avoir empruntés : Pour certains, nous n'y avions jamais songé, pour d'autres nous n'aurions jamais osé. Ainsi, c'est une promenade inédite à laquelle l'artiste, petite-fille de peintre, nous invite. Ce qu'il y a de fort et de touchant en elle se retrouve sur ses toiles. Nous parcourons avec elle les routes de son inconscient dans une expression picturale emplie d'émotions, de sensations et de sentiments doux et soyeux, forts et personnels.

Personnels parce qu'il a fallu à Nadia le cheminement qui a été le sien jusqu'à ce qu'elle acquiert sa maturité artistique pour appréhender la façon dont elle voulait décrire le monde tel qu'elle le voit, tel qu'elle le ressent, tel qu'elle l'a vécu depuis sa plus tendre enfance. Dans son rendu, son art en mouvement est cependant déjà très achevé. On s'installe dans ses toiles comme on s'installerait chez soi... Chez elle. Pas d'impudeur ici, juste de l'amitié et de la tendresse. Cette artiste d'une grande générosité nous donne tout ce que la féminité, la femme, peut donner. Toute son expression est empreinte de délicatesse, de finesse et de volonté.

Délicatesse dans l'exécution de son trait, finesse dans la conception de ses couleurs et volonté forte d'une femme dont l'expression s'appuie sur un trait ferme et un « coup de pinceau » catégorique mais précis. Ainsi, en regardant ses toiles, nous volons de la douceur veloutée de ses textures végétales à la perception charnue de chairs désirables et cependant seulement évoquées. Rosa hesperodos ou rosa Plathyrodon, Rosa eurosa ou rosa hulthemia, elles sont végétales mais aussi humaines, un peu comme dans les strips d'Alan Moore, féminité en plus, bien sûr.

Les tableaux de Nadia ? Ce sont des fleurs, ce sont des roses (mes préférées), ce sont des nus, délicats, évoqués ou présents, mais toujours si féminins, si touchants.

Gustave Courbet nous montre l'origine du monde, Nadia Ouriachi nous propose de l'aimer. François Boucher nous donne à regarder, Nadia nous suggère la proximité et la chaleur. "L’Art et l’Erotisme, c’est la même chose" disait Picasso et, en cela Nadia suit l'enseignement d'un Maître. C’est quasiment une tautologie historique : parler d’art c’est parler de nu. Mais cette fois-ci, la féminité n'est pas circonscrite à sa représentation - le modèle - mais elle est libérée par celle qui s'exprime – le peintre.

Luc TARDIVEL

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